Mon top 5 des acteurs du livre au Togo en 2023

1. Elfried TOMSUWA

Elfried TOMSUWA est presque médecin. Ce qui m’impressionne chez elle c’est sa facilité à juguler sa formation (avec toutes les exigences), sa passion pour l’écriture, le slam et la promotion du livre. Grande promotrice culturelle du nord du Togo (Kara et sa région), Elfried (à son âge-là déjà) est initiatrice de plusieurs activités liées au livre (bibliothèque et librairie, randonnée littéraire, café littéraire…), activités qu’elle mène le plus souvent avec ses propres moyens.

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Patron HENEKOU

Patron HENEKOU est le promoteur du FESTILARTS (Festival International des Lettres et des Arts) par le truchement de l’association Nimble Feathers. Rendez-vous de haut niveau culturel, le festival rassemble écrivains, peintres, chanteurs, danseurs… sur la même scène pendant environ une semaine. L’espace que le FESTILARTS offre reste l’un des plus riches au Togo en termes de qualité.

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PEN-TOGO

PEN-TOGO est branche de l’association PEN-International. Le travail qu’abat la section Togo est formidable et se remarque à travers les cafés littéraires et masterclass organisés, les sponsorings accordés à plusieurs projets culturels, les dons d’ouvrages, les campagnes et concours, la mise en place des clubs littéraires dans les écoles…

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Togoata APEDO-AMAH

Togoata APEDO-AMAH est prof des universités du Togo. Il avait longtemps fait ses armes dans le théâtre avant de publier son premier roman (Amour gamado) en août 2023 (Editions Continents, 263 pages). Ecrire épuise. Ce roman a été un véritable accomplissement à travers l’apport immense et le don de soi dont l’auteur a fait montre. Ecrire épuise. Est-il sorti épuisé de l’exercice ? Il nous répondra.

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Steve BODJONA

Steve BODJONA est le leader du Club Le Littéraire, un groupe très investi dans la promotion de la littérature au Togo. (On ne parlera ni de l’écrivain ni du diplomate) Plusieurs braderies (de vraies, hein) avaient été organisées au cours de l’année et même avant afin de rendre le livre accessible et à un coût très abordable à la population. Cartons perdus, livres à petit prix, caravane de livres… et bien d’autres. C’est une initiative louable !

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Ces acteurs sont à féliciter pour leur engagement dans un secteur d’activités difficile et en difficultés. Montrons leur notre soutien ! De beaux jours viennent ! Que penses-tu de mon top 5? Et toi, quel acteur t’a marqué cette année ?

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Deuxième support, géographie chapitre 1 (première)

Ce support vient en complément au premier, en fonction de la démarche pédagogique que l’enseignant met en place et par rapport aux objectifs poursuivis.

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Le document 3 (Dynamique démographique au Togo) est commun aux deux supports dans la mesure où il favorise la transition vers la deuxième partie du chapitre 1. En plus, il résulte du RGPH 5, ce qui valorise son caractère actualisé et officiel.

Éléments mis ensemble par Kodjo AGBEMELE, octobre 2023

Doit-on utiliser les deux supports à la fois ? Je pense que non. L’un ou l’autre.

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Mouvements de population (chapitre 1, géographie, première) support 1

Avec l’avènement de l’APC en première (programme togolais), je propose ici un document, support-apprenant, qui pourra faciliter ce premier chapitre.

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Les différents documents qui composent ce support renseignent les objectifs du cours comme le programme global les décline. Le téléchargement est libre.

Éléments mis en commun par Kodjo AGBEMELE, octobre 2023

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Merci de vous abonner à mon blog pour recevoir le support de ce chapitre.

Thème 1 : Les poussées impérialistes et les résistances en Afrique Chapitre 1 : L’Afrique à la veille des poussés impérialistes

Ceci est un document à mettre à la disposition des apprenants pour animer le premier chapitre du premier thème, histoire première (programme togolais).

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N’oubliez pas de vous abonner à mon blog pour recevoir automatiquement le document de géographie, chapitre 1.

Malfaisance de Thérèse KAROUE -ATCHALL

Quand la maison brûle, on ne regarde pas souvent le visage de celui qui vous apporte l’eau

Une histoire qui se déroule chez nous

Malfaisance se déroule en pays kabyè, dans le nord du Togo, en l’occurrence à Déma. Cet ouvrage rappelle ce qu’on appelle en sciences sociales, une monographie. Mono (un) et graphein (dessin). Pour faire simple, disons qu’il s’agit d’un développement qui s’intéresse à un sujet/personnage ou espace donné. Nulle idée ici de réduire les champs de ce bel ouvrage. L’angle monographique que je souhaite aborder en début de ce billet est l’espace ou se passe l’histoire. Pays kabyè. Malfaisance sublime le pays kabyè dans la mesure où l’auteure fait de cet espace un personnage. Elle y a fait promener l’esprit de son lecteur pour qu’au finish, ce dernier puisse se le représenter. Aisément. Lire ce roman permet de découvrir ce milieu, le connaitre davantage et découvrir les pratiques sociales, culturelles et cultuelles qui s’y déroulent. Le premier aspect fait valoir le sens de la vie de famille, la petite et la grande familles, les relations parents-enfants, les secrets de famille, la distribution des tâches… Le deuxième aspect inhérent à la culture permet de parler des rites évala, akpéma, les habitudes alimentaires, le toukoutou, les hommages aux morts, les enterrements, la médecine traditionnelle, les anthroponymes et les toponymes… Attardons-nous sur le dernier aspect qui constitue d’ailleurs le nœud du présent ouvrage. Nous appréhendons le mot culte ici comme actions de sorcier ; magie de caractère populaire ou rudimentaire, qui accorde une grande place aux pratiques secrètes, illicites ou effrayantes (invocation des morts, appel aux esprits malfaisants…). Pour nous, culte, c’est encore diablerie, ensorcellement, envoûtement…

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Parfois on se pose des questions

Répétons-le, l’histoire se déroule à Déma. Sur environ deux générations. Esso, le narrateur, est le principal témoin de la déchéance de sa famille. Il traverse le roman du début jusqu’à la fin, la fin justement où des réponses seront trouvées aux questionnements que portaient toutes les lèvres : pourquoi cette mort brutale et violente ? Pourquoi tel échoue pour la énième fois à l’examen alors qu’il est toujours le premier de sa classe ? Pourquoi c’est à l’approche des examens que tel autre tombe malade ? Pourquoi les parents sont là grabataires alors que les enfants meurent ? Pourquoi après ce mariage pompeux, le couple n’arrive-t-il pas à avoir d’enfants ? Etcetera.

Les hommes contrôlent les systèmes

Le feu qui te brûlera, c’est celui auquel tu te chauffes.

Devant ce qu’on ne comprend pas, l’homme se confie au transcendant par l’intermédiaire de ceux-là qui se prévalent être son représentant. Sauf qu’à Déma ou sous d’autres cieux, les systèmes ont des failles. On peut tromper/corrompre les dieux par quelques subterfuges. Ça rappelle, en passant, Interface, Mémoire de Porc-épic, Ceux qui sortent dans la nuit… Le mal arrive à se défaire des justices mises en place et des innocents, malheureusement encore une fois, paient le prix fort.

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Le nom ne suffit pas

Alea jacta est. Esso en kabyè signifie Dieu (le Suprême). Mais porter le nom Dieu ne suffit pas. Non. Le malheur frappera à sa porte par la perte de son meilleur ami Déou, déjà très jeune. Suivront les années d’échec à l’école malgré son intelligence et son esprit vif, la mort de son grand frère Noël, brillant médecin, l’excommunication de son père entre-temps accusé de sorcellerie, le décès de Leleng, l’impuissance sexuelle d’Esso…

Oui, les dés sont jetés. Esso en kabyè signifie Dieu. Mais porter le nom Dieu ne suffit pas. Cela peut même amener Dieu à te faire subir son silence. Même jusqu’à Déma. Combien sommes-nous à expérimenter le silence de Dieu !? Dieu déçoit ! (Disons-le à basse voix). Esso aurait voulu juste avoir un signe, une lumière, une vérité de quelque féticheur ou guérisseur, une Deus ex machina. Mais se prénommer Esso n’avait pas suffi. Non. Il avait bu la coupe jusqu’à la lie. Parfois le destin est méchant.

Il me vient au-delà de ce questionnement de m’intéresser aux anthroponymes dans nos milieux. Quel sens recouvrent nos noms ? Ne parlons pas des décisions des miraculés de Sarakawa qui voudraient qu’on ne s’appelle plus Etienne et autres. Nous étions en quelle année déjà ? Et justement Gayibor et consort écrivaient : Le 24 janvier 1974, il sort indemne d’un accident d’avion à Sarakawa. Cet accident considéré comme un coup de force perpétré par l’impérialisme occidental qui voulait attenter à la vie du chef de l’Etat, donna au régime des arguments pour radicaliser sa mainmise… Les mesures les plus visibles sont l’abandon des prénoms importés (surtout chrétien) et la généralisation de ceux du terroir togolais… Passons ! Fermons bien à double tour ces parenthèses ! Je disais donc que je me pose des questions sur le sens de nos noms. Amewouga, Amewouti, Mokpokpo, Dodji, Soké, Sika, Fioklu… Essogla, Leleng, Solim, Déma… Justement le sorcier dans l’histoire que l’auteure ne nous fera découvrir qu’à la fin du roman s’appelle Atinam (À qui j’appartiens ?). Salut Atinam, ceux qui vont mourir te saluent.

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Thérèse Karoué-Atchall (TKA)

Malfaisance est un roman de 196 pages publié aux éditions Graines de Pensées (Lomé) en 2023. L’ouvrage est structuré en 30 petits chapitres qui rendent facile la lecture. L’auteure, Thérèse Karoué-Atchall, est enseignante aux universités de Lomé et de Kara. Elle est la trésorière générale de l’Association des Ecrivains du Togo (AET). Elle est auteure de La saison des amours (éditions Awoudy, 2015), Passion avortée (éditions Awoudy, 2017), Le secret (éditions L’Harmattan-Togo, 2018), Mot à maux (Empreintes éditions, 2021), Le monde covidé (Seproh, 2021).

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Je bénéficiai en 2019 d’une caravane littéraire organisée par l’AET axée autour des structures culturelles, centres de formations et écoles de la Région Centrale du Togo. Purs moments de découverte partagés avec Jeff Euzebio, Mesko, Koudavi Nomanyo, Claudine Assiba Akakpo, Sékou Kadjangabalo… Ce canal m’avait permis de connaitre davantage TKA, de découvrir son approche vis-à-vis de la littérature, sa démarche de création, ses outils, la portée de sa communion avec le public que ça soit à Tchébébé ou plus tard à Vogan… Au-delà des autres activités que l’association nous avait facilitées, j’avais pu participer avec beaucoup de plaisir au recueil de nouvelles collectif Mot à maux avec elle. Au plus fort de Covid, des contenus m’avaient également été fournis pour animer mon blog.

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Pour ne pas conclure

Je boucle ce billet avec quatre petites préoccupations : 1. En quoi Malfaisance est-il le meilleur des titres pour cet ouvrage ? 2. Quelle est ta position (toi, auteure) vis-à-vis de la sorcellerie ? Crois-tu en cela au point que rien ne pourrait être fait ? Ceci sous-entend si tu crois ou non au destin. 3. Ne peut-on pas penser la sorcellerie autrement pour que ça profite plutôt à nos pays ? 4. La mère d’Esso n’avait-elle pas douté un seul instant que son premier enfant (Atinam) était différent ? Est-ce possible ?

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Entre passé et présent, Esclaves de Kangni Alem

Le contexte

En 2004, Kangni Alem bénéficia de la bourse Stendhal offerte par la Division de l’écrit et des médiathèques du ministère français des affaires étrangères. Ceci lui permit d’effectuer une mission documentaire au Brésil, précisément en mars et avril. L’auteur avait alors 38 ans. Le roman Esclaves paraitra en 2009 aux Editions JC Lattès (Paris). Pendant ce temps, Kangni publia Cola cola Jazz (Ed. Dapper, 2002), La gazelle s’agenouille pour pleurer (Ed. Le serpent à plume, 2003, réédité à Continents, 2022), Canailles et charlatans (Ed. Dapper, 2005), Rêve d’albatros (Gallimard, 2006). Abordons cet ouvrage en quatre étapes.

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Le temps de l’histoire

Esclaves est publié cinq années après la résidence. Le roman Esclaves (260 pages) est un roman historique (disons ça comme ça). Il couvrit la période de 1788 à 1841 (plus de deux générations). Je pourrai étendre la borne de départ si je le souhaite, mais faisons simple. L’année 1788 correspond à la date d’arrivée du sieur Francisco Félix de Souza (qu’on appellera plus tard Chacha) à Gléhué, aujourd’hui Ouidah. Gléhué, sur la côte et où vivaient des Blancs, est un espace dominé par le royaume de Danhomé (Dahomey) dont la capitale est Agbomey (Abomey) situé plus au nord. Danhomé, rappelons-le, est un royaume esclavagiste, ce qui constitue sa première source de richesse, à l’instar d’autres royaumes côtiers (Oyo, Ashanti…). Adandozan ou Dada Adandozan régna 21 ans soit de 1797 à 1818, succédant à Agonglo (On parlera de la reine Hangbé plus tard). Arrivé au trône, il supprima (tenta de supprimer) la traite des esclaves, ce qui constituait jusqu’alors la première source de revenus pour le royaume. L’Angleterre abolissait justement le commerce des noirs en janvier 1807. Les équipages de la Royale Navy sillonnaient les eaux à la recherche de négriers à retourner en Afrique. L’idée d’abolition sera réitérée dans l’Europe des princes à la conférence de Vienne (1815). A Agbomey, la proposition d’Adandozan était pourtant simple : Mettre en place ici à Danhomé, des plantations et des moulins de canne à sucre. Cela permettra de ne plus faire partir les noirs vers les Amériques. Ils pourront travailler sur place et faire développer le royaume. C’est prouvé, notre climat se prête aisément à cette culture.

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Complot au sein même de la cour

Le mot du roi avait été dit. Mais en entendant sa mise en œuvre, la traite (illégale) se poursuivait sous la coordination d’un homme, puissant, portugais ou brésilien (ça varie), Chacha. Disons-le sans ambages, Chacha est un fin stratège, sait protéger ses intérêts, sait diviser pour mieux régner. Dans ce Danhomé du début du XIXe siècle en crise de confiance, affaibli par des litiges liés à la succession, les trahisons, les menteries, Francisco Félix de Souza dit Chacha se trouvera des alliés à l’instar de Gankpé (neveu du roi, fils d’Agonglo (c’est le roi Adandozan qui a vendu ta mère, lui avait-on dit)) qui l’aideront à faire tomber le roi. Une seule personne peut sauver le roi/la situation : le maître des rituels.

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Occasion manquée : trahison

Le maitre des rituels (c’est ainsi que l’auteur le nomma jusqu’à ce niveau du récit) est le protagoniste principal du roman. Après l’arrestation du roi et son remplacement par Gankpé dit Guézo, (Chacha devient donc vice-roi de Gléhué, le Brésilien devient donc vice-roi de Gléhué. Honte ! Le Portugais devient donc vice-roi de Gléhué. Honte !) le maitre des rituels sentit le danger rôder autour de lui. Afin de se sauver et sauver sa famille vendue récemment comme esclaves (par Chacha), il se décida et prit le chemin de Porto-Seguro (Agbodrafo). Porto-Seguro, comptoir. Porto-Seguro, comptoir clandestin. La petite ville abritait la maison Wood. En effet, Wood Homé est un espace de casernement clandestin d’esclaves avant leur embarquement par l’Atlantique. D’Abomey à Porto-Seguro, il faut passer respectivement par Gléhué, Comé et Agouè. De Gléhué à Porto-Seguro, il faut quatre jours de marche pour un homme bien constitué. Le maitre des rituels sera rattrapé au cours de sa fuite à Comé par les amazones du roi, qui l’attraperont et le vendront comme esclaves. Une fois débarqué à la maison Wood en attendant que le nombre d’esclaves atteignît la capacité d’accueil du bateau, on lui notifia que venait juste de prendre le large un négrier transportant ce qui semblait la description de ses femmes et ses enfants.

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Retour en Afrique après vingt-quatre ans d’esclavage

Miguel, son nouveau propriétaire d’Agbodrafo le nomma Miguel. Il débarqua à Recife au Brésil plutôt qu’à Dominique, plutôt qu’à la Havane le 15 septembre 1818 (quelques mois après la destitution du roi). Sule, l’esclave chez qui il vivait dans le domaine du nouveau maitre du Brésil, lui fit découvrir la lecture, l’écriture et le Koran. Miguel fut vendu à un autre maitre à Bahia après deux ans (toujours au Brésil) où il passera 22 ans sans retrouver ni ses femmes ni ses enfants. Là-bas, il rencontrera des esclaves venus fraichement du golfe de Guinée qui lui donneront les nouvelles du roi déchu, Adandozan, l’ancien roi de Danhomé donc. Miguel se convertira à l’islam, deviendra Djibril Sule, entrera en contact avec Félix Santana, un des cerveaux du grand soulèvement des esclaves du Brésil. Félix Santana donna naissance à Francisco Olympio, confié aux soins de Djibril Sule lors de leur déportation en Afrique (suite aux mouvements d’insurrection perpétrés par les esclaves). Francisco Olympio deviendra, contre toute attente, et surtout contre le combat de son père, un esclavagiste. Il mourut en 1907 en laissant derrière lui sept épouses vertueuses, une famille riche et vingt et un enfants tous éduqués dans les meilleures écoles coloniales. L’un d’entre eux, Sylvanus Epiphanio Olympio Elpidio, sera le fer de lance de la lutte des indigènes contre la colonisation européenne, et deviendra, de ce fait, le premier président du jeune Etat indépendant du Togo.

Kangni Alem

Notre premier échange direct datait de 2018 quand il m’appela sur Messenger pour m’associer comme auteur invité au Festival Fil Bleu. Je me rendis par la suite chez lui à la maison où nous avions échangé tour à tour du festival, de la littérature, d’édition… Fil Bleu nous permit de faire une magnifique tournée à l’intérieur du pays avec d’autres artistes à l’instar de Gina de Fanti, Koffi Boko, Sébastien Vondoly, Renaud Dossavi, Wéré-Wéré Liking, Eric-Joel Békalé, Cyriaque Noussouglo… Après, il me plaça sur une autre édition du même festival dans un échange nourri avec Jean-Paul Akakpo à Goethe. Puis d’autres évènements nous offrirent des cadres de rencontre. Je proposai par ailleurs une nouvelle sur l’homme (K. A.) qui me valut le prix FIHA (Festival International d’Histoire d’Aného) de la littérature en 2022. Je partagerai ses retours sur ce projet dans un prochain billet. A suivre !

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Après donc le bain historique au sortir de la lecture d’Esclaves, je gardai en mémoire la démarche et la rigueur scientifiques qui avaient gouverné ce travail d’écriture. Le livre offre beaucoup de plaisir et permet d’invoquer les racines. J’avais même pris du plaisir à croiser certaines parties du roman avec des ouvrages d’histoire (écrits par des spécialistes en Histoire, je veux nommer ici les travaux de Etou, Gayibor…). En attendant son prochain roman qui porte sur Olympio (j’aurai le privilège de lire le draft, c’est une promesse faite) et qui tarde à arriver (l’art est long mais le temps court, disait le djéli), en attendant donc ce livre, je nous invite à découvrir Les enfants du Brésil, roman qui constitue un enchainement logique d’Esclaves. Esclaves est un roman, donc fiction.

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l’histoire

décembre 2022, Théo me proposa un rdv chez lui à la maison, quartier Forever, Lomé, des jours plus tôt, je lui avais laissé un message dont voici brièvement le contenu, Salut, grand-frère, je viens de finir quasiment tous vos ouvrages, il me reste Perdre le corps (la dernière sortie donc), voudriez-vous m’indiquer un point à Lomé où je pourrai me le procurer ou avez-vous un contact sur place que je pourrai appeler, la réponse de Théo n’avait pas tardé, « je dois avoir un exemplaire ramené à Lomé l’année passée, on peut se voir »

la rencontre

Théo me remit l’exemplaire dédicacé, nous eûmes un court échange, plutôt un survol, sur des thématiques diverses, la littérature, l’édition, la Région des Savanes, le projet Homa-Homé, le pays, et autres sujets, puis ses livres, nous avions parlé de ses livres, « tu me disais dans ton message avoir lu tous mes livres », demanda-t-il, curieux, affirmatif, fis-je de la tête, et à lui de décider, « dans ce cas, je suis obligé d’écrire un autre ouvrage alors », propos auquel nous avions ri, je lui dédicaçai à mon tour Interface, Reflets et Empreintes et pris congé, ce fut notre première rencontre directe au-delà des contacts lors des masterclasses, cafés littéraires et autres activités littéraires qu’il animait à Lomé

les faits

je découvris un premier ouvrage (pas son premier, hein) de Théo Ananissoh en juin 2021, A feu nu (Essais sur nous) publié aux Editions Awoudy (mai 2020), que je lus avec grand intérêt, quelques mois après, parut Reconnaissance (Editions Continents en février 2022), ici, c’était la profondeur des réflexions qui m’avait touché, les tableaux et les réalités auxquelles ils menaient, tout ce que ce livre apporte aux êtres inachevés que nous sommes, au sortir de cette lecture, une seule question avait émergé dans mon esprit, comment peut-on aller aussi loin avec la littérature, ces/ses deux ouvrages ne m’avaient plus quitté, je leur trouvai une place de choix dans ma bibliothèque, je partis par la suite découvrir les romans de l’auteur (je me consacrerai aux nouvelles après), les deux premiers ouvrages étant des essais, et en six semaines, je finis tous ses romans à l’exception bien-sûr de Perdre le corps, le tout dernier

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les romans de Théo Ananissoh

pour ne pas dégrader le plaisir des futurs lecteurs, je parlerai juste sommairement de ces romans

Territoires du Nord, L’Harmattan (106 pages)

premier roman de Théo Ananissoh, qui peint les réalités des collectivités territoriales vis-à-vis des comptes à rendre à la hiérarchie, espace de niveau inférieur et espace de niveau supérieur, et l’auteur localise la ville du roman au pied d’une colline, et dans cette ville, un braconnier disparait, ceci même avant le début du livre, que se passe-t-il donc, des chasseurs auraient bravé l’interdiction de pratiquer leur activité pendant une période de l’année et sur des types d’animaux en particulier, et face à cet acte, non seulement les premiers responsables seront punis mais également leurs clients (ceux qui ont de la viande de brousse dans leur casserole) dont les noms se retrouvaient sur une petite liste qui guide et oriente les soldats vers les concessions, nous sommes au nord du Togo, dans la Région des Savanes en l’occurrence (des lieux connus, le lycée Nassablé, le bureau de poste, la station d’essence, et autres), en face, nous avons deux camps, le premier, les autorités (la DPTN, la Direction Politique des Territoires du Nord) qui veulent plaire à la hiérarchie peu importe le prix et le niveau de zèle, envoyer un bon rapport sur le territoire administré, que dis-je, dominé, quitte à étouffer tous les cris, le second, le second camp donc, c’est la population, telle qu’on la connait dans nos milieux, combattante, digne, travailleur, qui à la fin ne demande qu’à vivre, à assumer ses besoins basiques (se nourrir, se loger, se vêtir, se déplacer, communiquer, puis copuler au cas où le ventre est déjà rempli), et au milieu des deux groupes, à travers le jeu chronologique de Théo, se trouve un prêtre (missionnaire), œil de l’Occident

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Lisahohé, publié chez Gallimard en 2005 (135 pages)

Lisahohé est une toute petite ville loin de la capitale d’un pays africain, au cœur d’une savane dont les fosses aux lions et les plaines aux éléphants captivent deux touristes allemandes, et justement dans cette ville, un ancien ministre tout puissant, Félix Bagamo, a été tué, un coupable a été trouvé et arrêté, un peu vite, sans doute, M A qui est le narrateur revient à Lisahohé après quinze années d’absence et voudrait reparcourir les chemins du passé, mais le voici pris dans la logique d’une enquête involontaire, l’assassinat est-il crapuleux, des amis d’enfance sont-ils devenus les politiques criminels d’aujourd’hui, mais peut-il vraiment s’agir d’un crime politique, et puis, ici, qu’est-ce qu’un crime, le narrateur lui-même est-il innocent, entre passé et présent, l’auteur dévoile des personnages extraordinaires, attachants, vivants, qui ont le mérite de garder allumé et entretenir le flambeau des mémoires

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Un reptile par habitant, chez le même éditeur en 2007 (106 pages)

nous sommes au Togo, Lomé, dans le salon d’Edith, le colonel Katouka qui gît dans son sang, il a été tué, un colonel tué au Togo dans la chambre d’une femme qui n’est qu’une de ses maîtresses, et dans l’embarras, Edith qui ne comprenait rien à la situation, et qui est en quête de solution, téléphona à Narcisse, un jeune avec qui elle entretient aussi des relations, celui-ci est enseignant, il débarqua dans la minute qui suivit à bord de sa moto, entra dans le salon et suite à la découverte du corps du colonel, se posa la plus grande question de sa vie, Pourquoi c’est moi que tu as appelé, je reprends, un colonel de l’armée (c’est comme le vice-président du Togo) vient de perdre la vie à Lomé au Togo dans le salon d’une maîtresse, Narcisse devient donc complice dans l’affaire, devant l’incapacité des deux jeunes à trouver la solution idoine, Edith en grande fille prit encore le devant des choses, « Pardon, quoi », s’écria Narcisse, Oui, je vais l’appeler, reprit sereinement la jeune fille qui alluma son téléphone, et dans la minute qui suivit toujours, débarqua le sous-préfet qui est lui aussi un des amis d’Edith, l’administrateur (le troisième complice) fit la proposition (allons enterrer le corps à vingt kilomètres de la frontière et laisser la voiture dans les parages pour simuler une fuite hors du pays surtout que le Président n’avait plus le colonel Katouta dans ses grâces) qui sera adoptée, commence alors une course contre la montre devant un corps de colonel à faire disparaitre avec sa petite voiture japonaise, alors que dans l’arbre en face de la maison, veillait et guettait le meurtrier

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Ténèbres à midi, 2010

Nadine est libraire à Lomé, tel un médecin, elle recommande et fait des prescriptions de livres à ses clients parmi lesquels Eric Bamezon, celui-ci s’essaie à l’écriture, il aime la littérature et l’art, il est avocat et était revenu, après de brillantes études en France, travailler à la présidence de son pays en qualité de conseiller, l’univers pour lequel il avait opté lui fait accepter l’inadmissible vis-à-vis de ce qu’il considère et avait toujours considéré comme juste, Eric Bamezon est allé à l’encontre de ses valeurs (en choisissant de travailler pour le régime), Eric Bamezon avait tout donné au système, il avait donné son savoir, il avait donné son expertise, il avait donné (on lui a pris) sa femme, à la fin, Eric donnera sa vie, c’est ce que découvrira le narrateur, écrivain togolais, rentré d’Allemagne après vingt années afin de se ressourcer et collecter des informations auprès de quelqu’un qui connait bien le régime aux fins d’un prochain roman

Le soleil sans se brûler, Elyzad en 2015 (107 pages)

un jeune étudiant rentré de France va rendre visite à son ancien prof de Lettres classiques qui l’avait beaucoup inspiré des années plus tôt à l’Université de Lomé, il découvrit Charles Koffi Améla, c’est le nom du prof, dans des conditions déplorables, lui qui avait même été ministre de l’éducation nationale et porte-parole du gouvernement dans son pays le Togo, l’histoire se déroule au Togo, l’ancien prof, Améla donc, obtint l’accord de (arriva à convaincre) son apprenant pour l’accompagner à un rdv à Kpalimé où par l’entremise d’un contact, un homme puissant, il pourra bénéficier de moyens (financements et logistiques) afin de respecter la dernière volonté de Sony Labou Tansi, Améla est un ami de sang de Sony Labou Tansi (le grand écrivain congolais qui mourait du sida), il le connut en 1980 aux USA et avait même partagé le même séjour avec lui

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L’invitation publié par Elyzad en 2013 (146 pages)

le personnage principal partage avec ses lecteurs, le déroulement d’une résidence d’écriture à Moisant, Nord de la Loire, France, il s’agit d’une plume attentive consacrée au quotidien spontané d’autres personnes (qui sont les personnages du roman), les habitants de Moisant, qui ne veulent que plaire, aimer, servir, qui veulent simplement être là pour les autres et surtout pour l’écrivain reçu en résidence, au-delà de l’écrivain, connu à travers ses romans que certains avaient déjà lus et que d’autres s’étaient précipités d’aller chercher avant le début de la résidence, au-delà de l’écrivain donc, il y a le pays de ce dernier que les gens veulent découvrir, et comme le pays et son histoire nous collent à la peau comme un parfum haoussa (belle ou moins luisante, tout dépend de celui qui la raconte, dira-t-on), dans ce coin perdu au milieu de nulle part qu’est Moisant, le Togo sera évoqué par M Ribassin sous un angle que le lecteur découvrira

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Delikatessen, Gallimard en 2017 (185 pages)

Enéas est poète, il rentre du Canada et tombe sous le charme de Sonia (journaliste, animatrice-télé), mère célibataire qui se refait, l’auteur la décrit belle et séduisante et intelligente, une personne qui sait se faire désirer, elle est convoitée par plusieurs hommes parmi lesquels des hommes puissants, le directeur du service des renseignements du Togo par exemple, qui fera usage de tout son pouvoir pour faire sien Sonia, Enéas, séquestré, reprendra conscience sur une plage à Agbodrafo dans les environs de l’hôtel Safari, quand interdiction lui est faite de ne plus jamais chercher à prendre attache avec Sonia, commencera donc un travail de description de l’espace, du cadre de vie autre que cela se faisait, Aného, Porto Seguro, Hôtel Safari, cet hôtel encore une fois où justement le roman va chuter, affaire d’ouverture et de chute, le roman s’ouvre dans un restaurant de Lomé et boucle sur un d’Agbodrafo, entre ces deux espaces, Agbodrafo (on peut le confondre ici avec Aného, la géographie et l’histoire vont tolérer l’approche) apparaitra comme espace refuge/repaire où Enéas se posera du vol de l’exil dans la douceur de quelque Appoline (loin de la Delikatessen donc) que Théo (Théo le féministe) présente simple (aucune femme ne l’est en réalité) dans cette histoire

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Perdre le corps, Gallimard 2021 (à suivre)

Delikatessen et Perdre le corps sont les deux premières parties d’une trilogie qui se déroulera essentiellement au Togo (après Accra-avant Cotonou), je lirai donc Perdre le corps quand le Livre 3 paraitra

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Caviar mou

il est bien des questions auxquelles nos mamans n’ont pas de réponses parfois, et parce que les mots n’expliquent pas tout, elles préfèrent se réfugier derrière le mur du silence, « ton père est noir, ta mère est noire, toi-même, tu es blanche, demande à ta maman comment elle a fait », voilà bien des propos, sortis de la bouche de jeunes élèves entre deux cours ou dans une cour de récréation qui peuvent dérouter même les fondements aussi solides de moult couples pourtant de manière basique, la génétique peut apporter des réponses à ça, voilà la lourdeur du fardeau que porte Akpéné ou Elom, l’héroïne du récit de Sibyl Tchédré, Akpéné vit et jouit d’une existence confortable (appartement, carrière, amant riche et généreux, et autres) en Bavière en Allemagne, mais son présent aussi glorieux se laisse diluer dans les premières amours aux souvenirs toujours vivaces que les biens matériels et la force de caractère d’Elom ne peuvent enterrer

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Akpéné ou Elom est une femme forte/robuste qui se laisse toutefois attendrir/troubler par l’amour, d’où Caviar mou, un caviar qui est mou (tautologie voulue, on y voit la main du maître), caviar en référence à la coach de couple et influenceuse ivoirienne Hamon Chic (leader d’un courant qui invite les femmes à se mettre en valeur et être forte en associant beauté, gloire et argent, bref se donner du prix, peu importe les manières, oui), Caviar mou pour évoquer une contradiction entre la carrure qu’on veut se forger ou que les autres nous invitent à porter et nos sentiments (amour, peur, aspiration profonde) que nous nourrissons/chérissons dans notre âme et dans notre cœur et que les murs des réseaux sociaux ne peuvent guère empêcher

l’amour n’est pas toujours une question de classe sociale, la relation de Kodjo et Akpéné le démontre, Kodjo, amant resté au Togo est devenu une obsession

Caviar mou, ces récits, publié aux Editions Continents en 2022/collection Fil bleu, pose de manière singulière la question des enfants de la rue, sans père connu, et des difficultés de l’exil racontées à travers une plume tournée vers soi

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A tout prix

j’ai pris un grand plaisir à lire A tout prix d’Ayélé Fafavi D’ALMEIDA, Editions Séproh, août 2021, (Lomé), tout commence par les aveux d’Eli, un Dom Juan, véritable assoiffé sexuel que la rencontre avec Sika, intellectuelle et imbue des études, va changer, le lecteur se demande, comment peut-on passer d’un bord à l’autre suite à quelque situation aussi banale qu’elle soit, le roman met en scène des personnages qui trainent le joug de leur histoire/passé que la famille ou les amis leur ont permis de façonner, la charge est lourde et parfois difficile à porter, ce passé détermine justement Sika, héroïne de l’ouvrage, dans ses choix et aussi dans ses peurs
la scène se déroule à Lomé, Togo donc, dans des espaces connus qui permettent au lecteur de se retrouver, de Lomé, d’autres espaces sont voulus et convoités, l’Europe, les Etats-Unis, comme toujours

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au fil des pages, des questions fondamentales se dégagent, primo, quel est l’avenir d’un couple où la femme est plus instruite que l’homme, deuxio, dans un couple, est-ce une obligation à l’homme de combler de cadeaux sa femme et ce régulièrement


le roman, A tout prix, facile à lire, est une contribution utile pour reposer les questions les plus courantes de nos sociétés, amour et situation financière, amour et distance, amour et diplôme, et autres
j’adresse mes félicitations à l’auteure, affectueusement Fafavi, discrète actrice et observatrice du paysage littéraire togolais, j’admire son engagement et sa participation à cette aventure de l’irréel

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hourra Steve

dix bougies pour un écrivain, « La littérature est morte, mon enfant, vois ces salles désertes, et ces livres ensevelis dans leur poussière » (Jules Verne), « On ne mesure pas quel constant combat est le livre dans un contexte où nul ne s’avise d’y accorder foi » (Théo Ananissoh), aujourd’hui, je veux rendre hommage à Steve Bodjona, un ainé, qui célèbre dix ans de plume (2013-2023), cela menace d’être solennel, hourra
nous jouons bien des rôles dans la vie des autres dont nous n’avons pas conscience, ce billet pour saluer les efforts et tout le chantier littéraire entre réforme et révolution menés par Steve, une dizaine d’ouvrages et moult initiatives en lien avec le livre (foire internationale du livre de Lomé, ouvrage collectif, braderie de livres, régionales du livre, livre à gogooo, rencontres d’auteurs, et autres), hourra
écrire c’est difficile, produire des livres l’est aussi, diffuser ces livres l’est encore plus surtout dans le contexte nôtre où le débat, s’il vous plaît, n’est pas/n’a jamais été celui des idées, nous sommes toujours et encore au niveau de la subsistance (le corps), de quoi demain sera fait, d’où proviendra le prochain repas (le corps), de comment arrondir la fin du mois pour payer des factures (le corps), entreprendre dans le livre dans cette condition reste/demeure une épreuve digne des jeux olympiques, c’est pourquoi à Steve et à tous les acteurs du livre d’ici et d’ailleurs, je dis Citius, Altius, Fortius, hourra, hourra, hourra